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29ème degré REAA :Mort, Régénération et Sagesse par la Croix de St-André

La croix de Saint-André, qui a la forme de la lettre grecque X (khi), est l’hiéroglyphe du scintillement des étoiles, de la dispersion rayonnante de tout ce qui brille, éclaire, irradie. Aussi en a-t-on fait le sceau, la marque de l’illumination et, par extension, de la révélation spirituelle. Elle apparaît à l’avant-dernier des degrés d’Aréopage, où culminent les idées fondatrices du REAA et la traduction de l’Œuvre spirituelle des Maçons à travers l’ésotérisme chrétien, la philosophie grecque, et la symbolique alchimique. La croix synthétise la Tradition chevaleresque, « issue elle-même de la sublimation de la Tradition salomonienne » (Manuel d’instruction 30ème degré REAA). Si pour les Chrétiens la croix est au premier abord le symbole de la mort et de la résurrection du Christ, elle rayonne en Sagesse dans le cœur des Adeptes qui s’appuient sur elle comme sur la Pierre de l’opus alchimique pour accomplir leur régénération.

Mais cette Œuvre nécessite d’abord un état d’esprit, un élan intérieur vers une totalité dépassant les limites de la conscience, un embrasement par lequel les Grands Ecossais de Saint-André vivent « en communauté » leur communion au sein d’une autre dimension spirituelle. Ils sont surtout en état de recevoir ce que « Dieu sème dans le « noûs » humain, la vertu, la raison et la gnose. La régénération intérieure de l’homme procède de la sagesse intelligible et de la semence du bien qui vient de Dieu. » ( Scott, Hermetica) Celle des Grands Ecossais de Saint-André se traduit ainsi par la re-connaissance de leurs devoirs : Respecter la Raison, Servir la Vérité, Défendre la Vertu, Combattre pour le Droit.

Cette régénération « en » Esprit est illustrée par le diptyque mort-renaissance et représentée notamment dans la mythologie égyptienne par le dieu Aker, un lion à double tête, qui jouait un rôle important dans le culte des morts. Lors des cérémonies d’embaumement, dans ses bras se renouvelait le dieu du soleil, et avec lui le mort. Ce couple soleil et mort se retrouve au 29ème degré sur les décors du Frère Expert qui porte un triple triangle avec en son centre un soleil radieux au-dessus duquel se trouve une tête de mort. De même un tombeau avec à sa tête un soleil, et entre les deux un compas, figurent sur la Chambre du Milieu du Tableau de Loge. Sans doute le compas est-il ouvert à angle droit, car pour faire le « signe du Soleil » le Grand Ecossais de Saint-André forme avec sa main un compas ouvert à l’équerre tout en disant « Je compasse jusqu’au Soleil », le pouce de la main droite sur l’œil droit.

L’ensemencement, celui du blé en particulier, est un thème qui renvoie aux mystères égyptiens d’Orisis et traduit un processus de résurrection ou de régénération « post mortem » dans lequel l’un donne naissance au multiple et qui exprime l’identité secrète des « semblables ». Ces grains sont semés en Franc-Maçonnerie dès le degré de Compagnon dont le mot de passe est représenté par un épi de blé. Dans le langage des Pères de l’Eglise, qui a conservé ces images dans leur interprétation antique, on retrouve le blé, symbole du Fils de Dieu, c’est-à-dire du Christ, et spécialement le « grain de blé » qui, en mourant porte beaucoup de fruits (Jean, 12, 24). Ephrem le Syrien appelle le Christ un agriculteur spirituel qui « confia, tel un grain de blé, son propre corps au champ stérile. De même que le grain de blé tombe en terre, le Christ est tombé dans le monde inférieur et s’est élevé comme une gerbe de blé et comme le pain nouveau. Béni son sacrifice ! Il fut enfoui dans les profondeurs par ses meurtriers, comme le grain de blé par le paysan, pour y ressusciter et en éveiller beaucoup d’autres avec lui ».

Ainsi, dit Honoré d’Autun, « De même que le pain est fait de nombreuses graines, de même que le corps du Christ est composé de nombreux élus, le vin est composé de nombreux grains de raisin et il est foulé dans le pressoir. Le corps du Christ est formé d’un grand nombre de justes et il est supplicié sur l’échafaud de la croix. » Et dans la résurrection, dit Petrus Bonus, « le corps devient totalement spirituel, comme l’âme elle-même, et ils deviennent un comme l’eau mêlée à l’eau et ils ne sont plus jamais séparés, car en eux il n’est aucune diversité, mais plutôt unité et identité de nous trois, à savoir, de l’esprit, de l’âme et du corps, sans séparation dans l’éternité. Ainsi sont réellement manifestées l’identité et l’unité dans la Très Sainte Trinité de Dieu, à savoir du Père, du Fils et du Saint-Esprit, qui sont un et le même en Dieu lui-même, avec la distinction des personnes, mais sans diversité dans la substance. »

Le texte complet de cette planche (trois fois plus longue) est dans le livre "Francs-Maçons Alchimistes" de Patrick Carré ! Commandez le livre à l’éditeur Liber Faber à l’adresse http://liberfaber.com/fr/patrick-carre/

Patrick Carré

mai 2012




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